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Gestion différenciée

Publié le juin 10, 2013 par CAUE dans ABCdaire, Fiches conseils

La gestion différenciée est une manière de gérer les espaces verts en appliquant un entretien d’intensité différente en fonction des usages et des fonctions de chaque espace.

La gestion différenciée s’inscrit dans une démarche de développement durable.

Par exemple, une pelouse ne sera pas tondue avec la même fréquence selon son type d’utilisation : dans un parc horticole « de prestige » où elle sera entretenue souvent, dans un parc ordinaire où elle sera tondu régulièrement (hauteur à 8-10 cm), où au sein d’un délaissé de voirie (fauche une ou deux fois par an).

Causes et conséquences

La gestion différenciée est souvent mise en place afin d’économiser du temps d’entretien, de réduire les coûts et de mieux respecter l’environnement.

En effet, aujourd’hui, les services espaces verts ont de plus en plus d’espaces à gérer pour un personnel qui n’augmente pas voire qui se réduit. En traitant de manière différente les espaces, les services espaces verts économisent du temps qu’ils réutilisent pour évaluer la santé des végétaux et leurs besoins réels afin d’adapter les quantités d’arrosage, les interventions d’élagage, etc. Ces interventions adaptées limitent le gaspillage des ressources et sont bénéfiques pour l’environnement (réduction des quantités d’eau et de pesticides utilisés, mise en place de techniques alternatives).

La gestion différenciée répond donc à des enjeux forts :

  • la préservation de l’environnement,
  • la valorisation des sites traités,
  • la transmission d’un savoir-faire et d’une culture de « l’art des jardins » tant au niveau des professionnels que des habitants,
  • l’amélioration du cadre de vie,
  • l’augmentation de l’autonomie des agents des services espaces verts,
  • l’optimisation des coûts.

Méthode de mise en oeuvre

1) Analyser l’existant

Dans un premier temps, il est indispensable de connaître l’ensemble du patrimoine végétal que l’on souhaite faire évoluer en gestion différenciée. Cette connaissance passe par un inventaire quantitatif (liste, localisation et surface des espaces, classement par typologie, charge d’entretien) et qualitatif (identité des espaces, ambiances, potentialité).

Cette étape permet de classer les espaces et leur attribuer des typologies différentes (codes).

Exemple de typologie d’espaces verts :

2) Création d’un cahier des charges et de fiches techniques d’entretien

Le cahier des charges précise le type de gestion à mettre en place par type d’espaces recensés. Les fiches d’entretien transcrivent les objectifs de manière concrète sous forme de tâches d’entretien. Il est nécessaire de recourir  aux jardiniers et professionnels gestionnaires et connaisseurs des terrains pour réaliser ces fiches (Exemple de fiche technique).

Méthode de gestion différenciée par Bernard Delorme, Directeur des services espaces verts de Thonon-les-Bains

3) Communiquer

Il s’agit d’un élément important de la mise en place de la gestion différenciée afin qu’elle soit bien comprise par la population, le personnel des espaces verts, et les futurs aménageurs. Cette démarche repose sur la cohésion des services et l’engagement de tous. Elle doit être portée par une forte volonté politique.

  • le personnel des espaces verts – Ce nouveau type de gestion suppose un changement radical des pratiques héritées des années 60. En effet, la gestion dite « traditionnelle » des espaces verts est standardisée et sans aucune nuance. Les traitements et les interventions sont fixées sur un planning qui change très peu et leur intensité ne varie jamais. La gestion différenciée, au contraire, prône l’adaptation au site, aux conditions climatiques, aux végétaux, aux usages, etc. C’est pourquoi il est nécessaire de former les agents des espaces verts et de les mobiliser afin de réussir la mise en place du nouveau plan de gestion.
  • les aménageurs – Lors de la création de nouveaux espaces, il est nécessaire de prendre en compte la gestion qui aura lieu après la fin de la réalisation. Il faut donc qu’un dialogue s’établisse entre concepteurs et gestionnaires afin que le choix des matériaux, des plantes, etc. soit le plus cohérent possible avec la démarche.
  • les habitants – La baisse de l’intensité d’entretien d’un espace peut être perçue comme une négligence de ceux qui le gèrent, c’est pourquoi il est important d’expliquer la démarche à la population et de leur montrer qu’un massif de fleurs sauvages peut être aussi beau qu’une jardinière et qu’une pelouse haute est plus adaptée pour les enfants qu’un « green de golf » par exemple.

4) Mise à jour de la gestion

Assez fréquemment, un bilan de gestion doit être réalisé afin de connaître les évolutions réalisées et fixer de nouveaux objectifs si nécessaire, ainsi que pour s’adapter à de nouvelles directives, de nouvelles lois, et remédier à des dysfonctionnements.


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