Paysages de Haute-Savoie

Les paysages de nos communes

Actualités

Jardins japonais

Publié le juin 12, 2013 par CAUE dans ABCdaire
Aujourd’hui très à la mode, les jardins japonais sont issus (entre autres) de la culture chinoise, shinto et bouddhiste. Ils plongent leurs racines dans  les abysses de l’histoire de l’archipel nippon et sont étroitement liés à la culture du thé. Deux types de jardins existent : les premiers sont plutôt des parcs qui invitent à la contemplation, tandis que les seconds sont de véritable pièces de la maison qu’ils prolongent. 

Les types de jardins japonais :

– le Shinden Sukuri teien, jardin-étang
– le Chaniwa teien, jardin de thé
– la Tsuboniwa teien, la cours-jardin
– le Kaiyûshiki teien, le jardin de promenade
– le Karesensui, le jardin sec,
– le Tokumei teien, jardin anonyme.

 

 

Bâtiments de type Shinden (atemono), ensemble forêt-cours d’eau (rinsen), jardin exposé plein sud (nantei), ensemble ruisseau sinueux-cascade (yarimizu), étang (ike), un ou plusieurs îles (shima), un ou plusieurs ponts (hashi), des pierres et des rochers (ishi et iwa)

 

Le Shinden Sukuri teien

C’est le jardin de l’époque Heian (8ème-12ème siècle), à partir de laquelle la culture Japonaise se dissocie de celle de la Chine. Inspiré des jardins chinois, dérivé du concept « île-étang », le Shinden teien est de grande taille et entoure les bâtiments (résidences de la noblesse ou temples) desquels il est contemplé et admiré.

Il est utilisé pour divertir l’aristocratie et donner lieu à des cérémonies officielles. Il représente la nature sublimée de manière artistique, afin de provoquer une émotion sacrée au Japon, le fuzei.

Un sous-genre du Shinden Sukuri teien est le Shikitei, le Jardin des 4 Saisons.

 

chemin de pierres plates (roji), pavés en pierres (tobiishi ou nobedan), un banc d’attente (koshikake machiai), une palissade (kaki), la vasque à ablutions (tsukuai), la lampe en pierre (tôrô ou ishidôrô) et, enfin, le pavillon de thé (chasitsu).

 

Le Chaniwa teien, le jardin de thé

Pour une culture où le thé revet autant d’importance, il fallait bien lui dédié une philosophie (la Voie du Thé), une cérémonie et un jardin. C’est à l’époque Muromachi (14 – 16ème siècle) que le jardin devient le lieu de célébration de la cérémonie du thé. Ce jardin sacré, conçu pour inviter au voyage, permet un échange entre l’hôte et l’invité. Il est donc conçu autour d’un chemin rituel (qui permet à l’invité de passer par étapes de l’extérieur à la maison de thé et d’acquérir l’état d’esprit adéquat).

Le jardin de thé est conçu dans une simplicité étudiée dont le but est d’atteindre la perfection des proportions, des couleurs, des textures. Le cheminement à travers ce jardin permet de prendre pleinement conscience de soi, des autres et du temps.

 

Le Tsuboniwa, la cours-jardin

Ce petit jardin – tsubo est une unité de mesure représentant environ 3 mètres carrés – commence véritablement à se développer aux ères Muromachi (14ème-16ème siècle) ou Momoyama (deuxième moitié du 16ème) bien qu’on en trouve une évocation déjà dans Le Dit du Genji, un roman de l’époque Heian qui passe pour être le premier de l’histoire. Construit dans les demeures des riches marchants, le tsuboniwa est clôs par 4 murs et se trouve souvent en coeur d’habitation (ou de temple) où il apporte air et lumière. Grâce à une terrasse de bois et des ouvertures coulissantes, il fait partie intégrante des pièces de la maison. Comme le Chaniwa, il évoque le monde du thé mais célèbre également la beauté et la puissance de la nature. Il allie les éléments constitutifs des autres styles de jardin.

 

Le Kaiyûshiki teien, le jardin de promenade

Ce jardin – plutôt un parc en fait – est le jardin par excellence des Dômyos (seigneurs féodaux du Japon) de l’époque Edo (17ème-1ère moitié du 19ème). Sous les Shôguns (seigneurs de guerre gouvernant au nom de l’empereur),  la paix revient et les Dômyos ne peuvent plus rivaliser par les armes. Le Kaiyûshi teien, avec son faste, devient un lieu d’exhibition de sa richesse et de sa puissance. Il se base sur le modèle Shinden (dont il a perdu le caractère sacré), mais en plus grand. Le but est de recréer une nature idéalisée. Et si l’arrière-plan du jardin est constitué par un paysage remarquable, le Kaiyûshiki teien se doit de l’intégrer comme prolongation du jardin.

 

Le Karesensui ou jardin sec

Ce jardin, issu du mouvement Zen, a toujours côtoyé les autres styles de jardins. Sa forme la plus classique se retrouve au coeur des monastères. Symbolisant les deux éléments principaux d’un paysage selon les japonais (l’eau par les vagues dans le sable, la montagne par les pierres en émergeant), le Karesensui est un petit jardin clôs qui invite à la méditation et à la contemplation pour permettre à l’âme humaine de s’élever.

Voir l’exemple des jardins zen d’Erik Borja

 

Le Tokumei teien ou mini jardin (nom donné aux jardins anonymes par Thierry Del Socorro de FujiJardins)

Placé au-devant des maisons, ces petits espaces sont un prétexte pour créer un jardin minuscule dans la rue. Toujours très sobres, ils se composent essentiellement d’un pavage (la plupart du temps en béton), de parois ou mobilier en bois, de quelques végétaux et d’un bassin ou d’une pierre creuse, le tout venant mettre en valeur l’entrée de la maison.

Voir un exemple sur fujijardins.

Bibliographie :

Jardins Japonais, Robert Ketchell, éditions Artemis, 2009.
Guide Pratique du Jardin Japonais, Motomi Oguchi, éditions De Vecchi, 2008.
Fujijardins, site d’un passionné.
Glossaire des mots japonais du jardins (site en anglais)


0 commentaires

Laisser un commentaire